Un carillon unique en son genre,
 pour de multiples raisons…

Sa situation

Sa situation n'a pas    d'équivalent. Tous les autres carillons occupent le sommet d'un clocher, d'un beffroi ou d'une tour où, qui plus est, de nos jours les bruits de la circulation couvrent très vite le son des cloches. Le nôtre s'ouvre de plain-pied en haut d'une colline, et le public peut y voir le carillonneur en action, deux traits ne se retrouvant nulle part ailleurs.

Son répertoire

Il est également original. Alors que tous les autres carillons jouent un peu de tout, de la musique classique à la variété, celui de Forcalquier se consacre essentiellement à l'interprétation des musiques de Provence et des Pays d'Oc, du Moyen Âge à nos jours.
Il a aussi repris depuis 1982 les sonneries du Nadalet (autrement dit « Petit Noël »). Cette très ancienne coutume, commune à l'ensemble des pays d'Oc, se pratiquait encore en Haute Provence au début du XXe siècle, sous le nom d'Antiennes de la neuvaine de Noël. Sorte de compte à rebours carillonnant l'approche calendale, le Nadalet retentit alors chaque jour du 17 au 24 décembre.

Son histoire

Le carillon de Forcalquier possède tout d'abord une histoire singulière, dont les origines ont plus de mille ans. En effet il a été bâti, en 1925, pour les fêtes célébrant le millénaire de l'arrivée chez nous des reliques de saint Mary. Si cette translation est historiquement attestée à cette époque, une très ancienne légende locale raconte que ce jour-là – en 925 assure-t-elle – toutes les cloches de la ville se mirent à sonner toutes seules, annonçant ainsi la venue de ces précieuses reliques, dont nul ici n'avait été informé. C'est en se référant à cette tradition que l'on fit en 1925 édifier un carillon sur la colline dominant la ville, où les reliques du saint avaient d'abord été placées, à l'abri de l'un des rares châteaux que comptait alors la Provence.

Sa place dans la vie sociale

Véritable blason sonore de notre ville, il rythme musicalement l'année forcalquiérenne. On l'entend pour les principales fêtes civiles et religieuses, publiques ou – à la demande – privées (baptêmes, mariages, etc.), les événements importants, et surtout chaque dimanche à midi, ainsi que, le plus souvent, les jours du marché.

Suivant la tradition, sept jours avant Noël, le carillon joue le Nadalet ''en français petit Noël'' . C'est un compte à rebours carillonné pot-pourri d'air de Noël des pays d'Oc.

Le Nadalet est un des éléments de la vie de notre carillon.
Mais outre ses concerts réguliers, de plus en plus de Forcalquiérens demandent à l'entendre pour leur mariage, ou à l'occasion d'autres cérémonies, civiles ou religieuses.

Sa technique

Grâce à son clavier manuel permettant le jeu traditionnel « à coups de poings », le carillon de Forcalquier est le seul de toute la Provence à être reconnu par la Guilde des Carillonneurs de France. Seul en effet ce jeu donne au son des cloches toute leur musicalité (qu'étouffe complètement l'électrification des mécaniques), et par conséquent permet à l'art campanaire d'atteindre sa pleine dimension

Son rôle touristique

Bien entendu, placé en outre sur un site dominant l'un des plus beaux paysages de la région, d'où l'on découvre les Alpes et la Sainte-Victoire, tout comme Lure et le Luberon, il voit des foules de plus en plus nombreuses monter à la Citadelle, non seulement pour mieux l'entendre (et aucun autre carillon ne s'entend déjà d'aussi loin), mais aussi pour voir cette chose qu'on ne voit dans aucun autre carillon au monde : un carillonneur en train de jouer.